Sans rien emporter avec lui si ce n’est la foi, Frère Eric rejoint tous ceux que la société rejette sur ses trottoirs. Bien que modèle d’humilité, il souhaite aujourd’hui que l’on parle de son équipe, du peuple de la rue, de cet espoir, de cette foi.

Eric le Pèlerin, celui qui marche vers «les sans-maison, les sans-travail, les sans-terre, les sans-famille»

Jeune ingénieur français en mission au sein de l’association Ingénieurs sans Frontières en Afrique, Frère Eric, surnommé Eric le Pèlerin, est arrivé au Brésil, à São Paulo en 1987.
Touché par la misère qui sévit dans cette mégapole il y reste onze ans en vivant dans la rue parmi les plus pauvres, comme Pélerin de la Trinité, à la rencontre des plus abandonnés.

Il y a un peu plus de dix ans, venu à pied jusqu’à Salvador, il arrive à l’église de la Sainte Trinité (Igreja da Trinidade), dans la ville basse, alors abandonnée, tranformée en vaste dépôt d’ordures.

D’abord seul, puis aidé des plus démunis, il restaure le lieu, le nettoie et le rend salubre. Puis, avec l’autorisation de l’Archevêché de Salvador, il commence à recevoir le peuple de la rue. Une, deux, dix… vingt personnes trouvent ici de la nourriture, un abri pour dormir. Et, sans doute l’essentiel, du respect et de la compassion.
Ainsi naît la «Communidade da Trinidade» (la «Communauté de la Trinité») qui a célébré son 10 ème anniversaire l’année dernière.

Avec son équipe, Eric le Pélerin a aidé une cinquantaine de personnes à se libérer de leurs problèmes de drogue, d’alcool, de prostitution, retrouvant la confiance, la santé, la dignité et la citoyenneté. Autour de l’église, la Communauté naissante construit huit petites maisons où vivent ceux qui forment des couples, créent des familles.

«A Aurora da Rua», le premier journal de rue de Salvador

En 2007 Eric le Pélerin et son équipe lancent A Aurora da Rua.
Premier journal de rue de Salvador, A Aurora da Rua, est écrit et vendu par les membres de la Communauté. Le succès est au rendez-vous comme en témoigne Aracruz, 57 ans, qui a vécu 12 ans dans la rue. «Avec le journal je me sens un vrai citoyen aujourd’hui». Ou encore comme Elmario qui, après avoir passé 5 ans dans la rue, est devenu locataire d’un petit studio. «Je me suis levé et j’ai marché. J’ai retrouvé ma dignité et je suis respecté de tous» confesse-t-il.

«Levanta-te e Anda «, un projet de réinsertion des gens de la rue menacé de disparaître

L’association «Levanta-te e Anda» est un projet unique à Salvador, pionnier au Nordeste : c’est le peuple de la rue qui accueille les personnes de la rue.
Elle voit le jour il y a deux ans, née de la rencontre entre Eric le Pèlerin et le Père Jean Van den Hoven, venu de Belgique. C’est dans une autre église abandonnée de Salvador, cédée par le Diocèse que «Levanta-te e Anda» accueille, le jour, les gens de la rue. Ils reçoivent une douche, un repas mais aussi une écoute, de l’attention afin qu’ils retrouvent dignité humaine et citoyenneté.
Le gouvernement a signé un accord et s’est engagé à régler les salaires et certains coûts de fonctionnement. L’association fonctionne aujourd’hui avec une équipe de 7 personnes salariées dont 3 qui viennent de la Communauté, avec un passé de rue. Ne sont-ils pas les plus aptes à accueillir, écouter, partager et être un exemple de vie pour ceux qui arrivent des nuits de la rue ?

Récemment, avec son équipe, ils ont récupéré une nouvelle église abandonnée, cette fois sur l’ile d’Itaparica. Il y a quelques mois, grâce à des amis allemands, ils ont fait venir une cloche magnifique qu’ils ont montée au sommet de l’église.
Elle sonne tous les soirs à sept heures, nous rappelant la beauté de la solidarité, le pouvoir de l´Amour. Comme une note d’espoir pour l’avenir des hommes et femmes de la rue…

Article du 25/02/2011 par Eric Gouguenheim
source : bresil.aujourdhuilemonde.com

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