Ce qui se passe entre le départ et l’arrivée ? Nul ne le saura jamais complètement.

Par bribes les histoires sont contées, mais l’intimité n’est pas dévoilée crument. Dans le huis clos qui se joue sur chacun des petits bateaux, le retour à l’essentiel est la clef de la réussite : faire avec ses appréhensions, s’accorder avec son corps, se contenter du minimum vital pour vivre. Eau, nourriture, énergie, tout est là ou presque mais rien de trop. Coupé du monde pendant si longtemps, on en revient avec un regard neuf, lessivé des stigmates de l’avant, riche d’une rencontre rare avec soi et un autre monde. Quel que soit son parcours pour arriver à faire partie des concurrents de la mini, il a fallu batailler pour pouvoir être parmi eux. Le point commun est l’envie, l’acharnement… Le reste est histoire personnelle.

Lucile est entrée dans la mini un peu par hasard. Avec son regard de terrienne loin des affres de la régate de haut niveau, elle a su voir autre chose qu’une seule grande compétition dans la transat. A travers son objectif elle a porté un regard sur la transformation des âmes et des corps, ainsi que sur le lien unique avec son bateau qu’a tissé chacun des coureurs.
Un corps qui parle à travers des mains calleuses et puissantes, un bateau en pagaille avec lequel on ne fait plus qu’un, qu’on a cajolé, maudit, réparé, mis à l’épreuve, amélioré, envahi, un visage aux traits tirés, à la fois salé et serein, une profondeur dans le regard….

Faire ressurgir en quelques clichés le cheminement intérieur des hommes et des femmes pendant leur traversée. Comme un passage incontournable de cette course au format singulier où les individus se trouvent coupés du monde, face à eux-mêmes. Ils ont vécu un quotidien qui n’en était plus, bercé par la longue houle de l’Atlantique, les calmes qui s’éternisaient et les coups de vent à surmonter. Des instants magiques marqués par la solitude, la casse, d’uniques moments de joie, des peurs humaines, des hallucinations, l’inconfort, le rationnement et le bonheur d’être en mer. Par des victoires, des surfs endiablés, des coups de blues et l’arrivée au bout du chemin.

Bien plus que des petits points isolés au milieu de l’Atlantique qui bataillent les uns contre les autres pour arriver au plus vite de l’autre côté de l’océan - Ou simplement arriver, ils vivent là un défi contre les autres qui se joue en premier lieu contre soi-même.

Marine Chombart de Lauwe, 10è de la Transat 6.50 en 2005

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Sébastien PICAULT
4441,35 Milles
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Jean-Marie OGER
4465,9 Milles
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Gwénolé GAHINET
4381,16 Milles
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Fabrice SORIN
4423,05 Milles
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Benoît LENGLET
4381,35 Milles
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Donatien CARME
4485,17 Milles
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Ysbrandt ENDT
4370,12 Milles
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Pascal CHOMBART DE LAUWE
4364,66 Milles
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Scott CAVAGNOUGH
3318 Milles
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Jean-Claude GUILLONAU
4579,87 Milles
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Christa TEN BRINKE
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Bert BOSSYNS
2640 Milles